Ayez pitié. Regardez cette pauvre âme narcissique qui se prend au jeu de l'écriture alors qu'elle n'est même pas en fleur. Regarder la couler doucement comme une goutte de pluie sur une vitre refroidie par le vent. Sentez comme elle respire la médiocrité derrière sa pureté apparente. Admirez la façon dont elle meurt sur le dur sol de la vie. Ressentez comme un adolescent peut, par le biais de quelques mots, approfondir ce qu'il ressent ou ce qu'il ne ressent pas. Argumentez sur l'impertinence d'un tel agissement, aussi bénéfique que le chant d'un rossignol crevé. Épargnez lui votre aide non méritée. Jetez lui simplement un regard complexe de dégoût tant il ne mérite la mort. Laissez le choir comme un animal en décomposition sur le bord de la route. Marchez lui dessus, même, si vous voulez. Écrasez le de vos semelles. Écrabouillez le de toutes vos forces. Continuez d'aller vers l'avant. Abandonnez le là où il était. Parce que cette âme narcissique, cette goutte de pluie, cet adolescent, cet animal crevé, c'est moi.
Rémy