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Rencontre et au revoir.

Lundi 29 novembre 2010 à 21:59

 Le 29 Novembre 2010, 21h38

A l'intérieur d'une vieille cabane en bois mouillé, une vieille dame observe le paysage à travers une fenêtre sans pouvoir en profiter dans son intégralité. Elle maudit l'encadrement de la fenêtre qui l'empêche de voir le paysage à l'infini, et elle rage intérieurement d'être séparée de la beauté de l'extérieur par cette vitre de verre. Elle frissonne tandis qu'une petite fille tout de blanc vêtue passé devant sa fenêtre. Seul le bruit étouffé par la fenêtre du rire cristallin de la gamine atteint les oreilles de l'aïeule. Et alors que la silhouette chétive de la petite réapparaît dans son champ de vision, la dame se lève de son siège de bois avec un léger gémissement. La jeune fille, dehors, est allongée dans l'herbe verte qui borde la lisière de la forêt, elle semble paisible dans son immobilité.
Dans un excès de colère, la dame pousse son siège sur le côté, le renversant sur le sol poussiéreux. Elle rage contre la jeunesse, elle rage contre cette petite fille qui, non contente de la vie qui grandit en elle, se contente de rester chue sur le sol, elle rage contre la fenêtre qui n'est qu'un exemple de plus de son enfermement. Tandis que les perles salées coulent le long de joues ridées de la dame, elle prend son élan en fermant les yeux, sans se rendre compte qu'elle est pied nue. Avec la foi fulgurante envers la vie et une joie extrême, elle plonge droit dans la fenêtre qui n'a jamais semblée si dure et infranchissable que cela. La petite fille n'a toujours pas bougé dans son matelas végétal, et le plongeon dans la liberté de la vieille dame semble durer éternité, elle atteint finalement la fenêtre, et le verre qui la séparait du reste du monde semble alors n'avoir jamais existé. Non pas parce qu'il se brise en mille morceau mais parce qu'il s'évapore au contact de sa peau. Dans un final exaltant et un ultime soubresaut, la dame se retrouve les deux pieds nus dans les fougères, debout avec la grâce d'une fleur plantée dans le sol mouillé.
Laissant les odeurs envahir ses narines, laissant ses cheveux planer dans le vent, laissant les sensations de la vie s'écouler en elle. La dame ne bouge que de longues minutes plus tard. Elle s'avance vers la jeune fille inerte, et sans colère aucune, s'allonge à ses côtés. C'est ainsi qu'elle comprend, que la liberté et que la vie ne résident pas dans le mouvement ni dans la découverte, mais juste dans l'acceptation et l'admiration.
Elles restent ainsi allongées toutes deux, observant l'azur du ciel et la cime des arbres centenaires, sentant l'odeur de l'écorce et des fougères, le picotement de l'herbe sur leur peau et le bonheur de vivre en totale immersion dans cette nature, jusqu'à ce que les saisons passent et que la neige tombe, ne profitant que du spectacle du cycle, sans jamais s'en lasser. Toutes deux restent, immortelles, car elles ont compris la vie.
 
Rémy

Samedi 27 novembre 2010 à 23:13

 Le 27 Novembre, à 23h03

Ce soir, c'est la crise de pessimisme. Je ne suis pas L'homme qui voulait vivre sa vie, ni même L'homme qui va vivre sa vie. Je suis juste un homme - et encore, c'est vite dit. Et en cette période trépidante durant laquelle chacun d'entre nous recherche sa destinée tout en se disant qu'il n'a toujours pas fait ses achats de Noël, je ne fais que m'apitoyer sur mon sort. Non pas que je sois triste ou déprimé, il s'agit juste de mon manque d'intérêt soudain pour mon avenir lointain. Mes pensées planent dans l'obscurité froide de l'hiver, elles entreprennent de m'inspirer du dégoût. Un dégoût pour la simple notion de vie qui semble si merveilleuse et si humaine alors qu'elle ne l'est pas tellement, finalement. C'est quoi la vie sinon une suite de banalités qui s'accumulent ? Sinon l'attente de la mort qui de toute façon, arrivera et prendra tout ce dont on est fier ? Sérieusement, quelle est la différence entre une personne qui gagne sa vie plus qu'elle ne le devrait et celle qui s'en sort tout juste ? C'est certain que de telles pensées ne vont pas m'aider à trouver la motivation. Mais le bonheur semble tellement ne pas résider dans cette perfide recherche matérialiste que je n'arrive pas à trouver l'étincelle pour faire démarrer le moteur de mon courage. Finalement, peu importe mon travail futur, il ne sera qu'une moindre partie de ma vie, l'important ne réside pas là dedans. J'en suis persuadé. Je ne ferai que ce que j'aime, pour ce(ux) que j'aime.

Rémy

Samedi 13 novembre 2010 à 1:32

 Le 13 Novembre 2010, 01h16

Dans ma logique utopique et mon infinie grandeur d'âme, je passe d'une simple motivation quant à l'exercice de ma vie à une complexe diminution de relativité à propos de celui-ci. Ma méditation sur les sens constants d'une relation plus qu'amicale est aussi peu à propos que mon niveau de langue dans cet article. Malgré le fait que les données de ma vie actuelle soient d'une heureuse platitude totale, mon Ressentiment reste bien installé dans mon esprit, il a même invité ses amis Déception et Regret. Leur hôte, Intelligence, leur porte si peu d'intérêt qu'ils restent tous bien souvent muets devant tant d'ignorance. Sans métaphore de mauvais goût, si le salon de discussion de mon âme est autant silencieux, c'est parce que le sens de l'amitié mutuelle vient écraser tous les autres. Et si la facilité s'agit d'aller rechercher du soutien à quelque endroit où il se présente, je m'avoue vaincu d'en avoir profité. Qu'aucun d'entre vous ne se sente dégradé lorsqu'il lira ces mots, car ils sont la preuve même que l'amitié dont vous faites preuve est la clef de mon bonheur, car ils sont la conclusion même que vous êtes moi.

Rémy

Lundi 8 novembre 2010 à 23:10

 Le 08 Novembre, 22h52

La figure de diffraction de la lumière blanche est un spectre continu de couleurs allant du violet au rouge. Le domaine du visible est un obstacle infranchissable à laquelle ma liberté se heurte. L'infinité bornée d'un spectre continue empêche mon conscient d'imaginer au delà du réel. Sérieusement, ma plus grande frustration provient du fait qu'il n'existe pas un nombre infini de couleurs. Mon rêve est tout simplement d'en inventer une nouvelle, une couleur qui n'existe pas. Une fois que je l'aurais découverte, je lui donnerai un nom qui n'existe pas. Or, l'inexistence d'une infinité de lettre empêchera à ma couleur inexistante récemment découverte d'avoir un nom nouveau. Il me faudra alors découvrir un nouvel alphabet, ou mieux : inventer un nouvel alphabet. Une fois que j'aurais inventé mon nouvel alphabet avec lequel j'aurais pu nommé ma couleur inexistante récemment découverte, je pourrais diffuser ma découverte dans le monde entier grâce à internet.
Tandis que ma liberté tend vers 0, ma volonté d'exploiter chaque parcelle de mon imagination bornée par la réalité tend vers l'infini positif. Je suis libre de m'habiller comme je veux, mais je ne dispose pas d'une infinité de vêtements. Je suis libre d'aller où je veux, mais je ne dispose pas des moyens d'aller sur la lune. Je suis libre de dire ce que je veux, mais je ne peux pas dire à mon prof de maths que la limite à son flot ininterrompu d'inepties est mon désintérêt total pour sa matière. Je suis libre de tout donc je ne suis libre de rien, car la réalité n'est pas définie sur R+.
Y en a qu'en même qui réussisse à trouver un intérêt à s'enchaîner sur des rails. Si c'est leur vision de la liberté, pourquoi pas ? Moi, je préfère vomir.
 
Rémy
 

Vendredi 5 novembre 2010 à 23:55

 Le 05 Novembre 2010, 23h47

Je sais, il est tard ; mais bientôt il sera tôt. Il n'y a pas d'heure pour penser. Même pour un être dénué d'intelligence comme moi. Rien à péter. J'ai un coeur dans la poitrine, un coeur dans la tête, et un coeur dans le péni. Ce soir, j'ai juste du dire au revoir à Marion - remarquez la litote pleine d'ironie. Peut-être que je la connais depuis presque trois mois seulement ( déjà ?! ), mais ça n'empêche que cette fille. Je l'aime. Certains auraient fait une liste de raisons, de pourquoi et de comment. Mais pourquoi faire cet incongru et stupide débordement de raisonnement alors que l'expression Je l'aime a justement été inventée pour éviter qu'on aie à le faire ? Donc je le redis : Marion, je l'aime. Je ne la reverrai pas avant longtemps, c'était la dernière fois pour une longue période que je la serrais dans mes bras, que je chantais, dansais, et rigolais en sa compagnie. Je m'en fous. Je l'aime et c'est tout.

Avec nous, ça a été rapide :
- 1 seconde pour se rencontrer
- 1 seconde pour s'aimer
Mais ne crois pas que tu
pourras aussi vite nous
séparer ! MOUHAHA !


 
Mais vous savez le pire ? C'est que ce n'est que le premier d'une longue série. Je le sens mal, vraiment très mal, je devrais même arrêter de renifler. Sa mère.
Rémy
 
 
 

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