Le 25 mai 2011, 22h39

Alors que le crépuscule s'éloigne peu à peu des derniers instants passés, je réalise que ces moments que je vis sont un premier tournant. Alors que les quatre murs qui m'entourent ne seront bientôt plus ceux de mon chez-moi, je comprends que j'ai avancé dans la course des choses ces derniers temps. J'ai appris à connaître certaines personnes, aussi bien du bon que du mauvais côté. J'ai compris qu'on ne choisissait pas ses amis, de la même façon qu'on ne choisissait pas l'amour. J'ai pris conscience que le stoïcisme devait rester ce que j'applique le mieux. Demain, je quitterai cette pièce avec un pointe de mélancolie. Je vais d'abord me souvenir de tout ce dont il est bon de se souvenir, car cette pièce porte en elle plus de souvenirs qu'elle n'y paraît. Cette maison aussi. Des mauvais et des bons souvenirs. Qui ont fait ce que je suis devenu. C'est sans doute là que j'ai le plus grandi, le plus évolué, le plus découvert qui j'étais. C'est l'endroit où je me suis ouvert et où j'ai appris à parler. C'est là où je me suis senti le plus mal et le mieux. Là où j'ai vu des amis se dépraver comme jamais. Là où j'ai aimé mes amis comme jamais. Cette maison dont la porte me sera fermée demain est le lieu d'un monde. D'un monde de souvenirs.
Fermons le monde des souvenirs pour ouvrir celui des perspectives d'avenir. Ces dernières ne sont plus des angoisses mais des rêves éveillés. Parce que malgré tout ce que je laisse derrière moi et tout ce que je ne laisserai jamais derrière moi car cela m'est bien trop précieux, je sais que j'ai fait un pas vers l'avant. Parce que j'ai trouvé la bonne personne. Et putain que c'est bon de finalement croire en toutes ces idées utopiques dont on entend parlé sans les comprendre depuis nos trois ans. Que c'est bon de se dire que, même si la course n'est pas ce qu'on aime le plus. Même si on a pas l'habitude de bousculer les gens pour atteindre un but. Que c'est bon de se dire qu'on courra quand même, comme un fou, sans réfléchir, sans avoir peur, pour pouvoir retrouver les bras de celui qu'on aime. Et renaître.

Rémy