Une nuit de Juillet, à une certaine heure.

Je suis fatigué. Pourtant la morsure du froid nocturne me tient éveillé ; heureux ou malheureux, aucune idée. Je sais juste mes émotions, car à l'heure où les sens s'endorment ; les sentiments s'éveillent. Ils restent confus et mélangés, impossibles à identifier. Mais leur présence est si fortement certaine qu'elle rassure et s'exprime ainsi : j'aime davantage ceux et ce que j'aime tandis que mes dégoûts et mes peurs se gonflent de ma fatale impuissance. Et comme de coutume je m'impatiente : les limites d'expressions de mon amour et de ma haine sont symbolisées par l'étreinte et le vomi. Tant pis, je m'en contente. Ca n'a aucun sens, c'est juste la vie, c'est une bulle d'égoïsme et de sentiments dégoûtants développés par les autres pour les autres. Alors je me lève, vide et las. Et je reste les bras ballants. Bientôt, je vais dormir, et ça ira mieux.
Rémy

"Quand on vit, il n'arrive rien. Les décors changent, les gens entrent et sortent, voilà tout. Il n'y a jamais de commencements, les jours s'ajoutent aux jours sans rime ni raison, c'est une addition interminable et monotone."
Sartre, La Nausée