Aoe

Rencontre et au revoir.

Lundi 24 juin 2013 à 0:51

 La question c'est : est-ce qu'il y a du pouvoir dans l'art ? Vous avez quatre heures.

J'ai l'impression que le concret salit. La justice, beau concept, non ? C'est ce qui m'intéressait à la base quand j'ai décidé de faire du droit. Récompenser celui qui le mérite, et pas l'inverse. Y a ces gens qui sont censés enseigner ce qui est juste, aspirer à une bonne justice. Ils n'aspirent qu'à l'apparence, au "paraître juste", beurk. Et puis même sans ça, dès que le concret s'y mêle, la belle idée de justice s'éloigne. Contrats, articles, décrets, lois, signatures, argent. Barrières formelles : le prix à payer pour la justice ? Bof.

On peut s'intéresser à tout : Dieu, l'Humanité, dieu, l'homme. Mais à tout idéal se mêle se concret humain, banal et dégueulasse. Un truc un peu mauvais qu'on dégage tous et qu'on essaie plus ou moins de combattre.
Alors quoi ? Ce qui n'est pas idéal est vil ? La prose, c'est vil et bas ? Le rire, c'est vil et bas ? On devrait juste bailler d'admiration devant le beau. Et c'est tout ?

Je sais pas, j'arrive pas à me décider. Tout baser sur l'idée, et puis ? Chacun comprend ce qu'il arrive à comprendre. La vie, l'art, ça n'a de sens que dans l'interprétation. Tout baser sur le beau ? Et puis, la vie c'est pas que du porno. Tout baser sur le divertissement ? La vie, c'est pas une blague Carambar.

Cela me tue, on peut rien faire sans retomber dans notre logique humaine. Le clignotant à droite, tourner à droite. Logique de merde.

Mercredi 15 mai 2013 à 20:23

 Son regard bouge constamment. Derrière ses lunettes, ses yeux verts semblent toujours un peu humides. Ils s'agitent dans une danse folle sans qu'on ne puisse confondre cette folie avec de l'incompréhension. C'est sans doute de la peur : elle ne voit plus les choses comme avant, elle a peur car elle ne comprend plus aussi facilement qu'avant. Son regard s'agite pour comprendre ce qui se passe, il évite de croiser ceux des autres de peur qu'on y décèle sa frayeur. La danse de ses yeux attriste, elle semble triste. Quand ils s'arrêtent de bouger, elle a l'air triste. Sa tristesse est intense et profonde : elle prend au ventre et à la gorge, elle fait s'interroger. A son âge, elle s'inquiète : a-t-elle vraiment profité des couleurs de la vie ? Etait-ce vraiment la vie, toute cette tristesse, tout ce vain travail et ces efforts éreintants ? Elle ne m'envie pas, mais elle est une hymne au regret. Parfois elle chante et c'est son coeur qui chante. J'aimerai pouvoir lui parler, essayer de comprendre ce qu'elle peut ressentir au lieu de deviner bêtement. Alors elle penserait à ces choses qui la réjouissait : danser, chanter, rire, voir ses enfants heureux. Je la surestime peut-être. Sans doute n'est-elle pas aussi belle, comme j'aime à le croire. Cela expliquerait pourquoi elle s'énerve soudainement. Elle a peur, elle regrette, elle ne comprend plus ce qui arrive, elle voit la fin arriver. Alors elle est en colère contre Dieu, contre nous, contre elle-même, contre sa vie et ses échecs. Je voudrais qu'une fois au moins la vie l'épargne, lui donne des raisons d'être heureuse. La nature devrait lui permettre ça. En vérité, j'ai peur de ce que l'avenir me réserve, qu'un jour pluvieux, je me mette à ne plus comprendre. J'ai peur d'oublier le bonheur d'aimer, de respirer, d'assister au bonheur d'autrui. J'ai peur de devenir pessimiste. J'ai peur que l'avenir me prenne toutes ces raisons d'avoir l'espoir. J'ai mal de ne rien pouvoir faire pour elle. Je lui ai lassé ce bracelet tout pourri. C'est marrant, il n'avait aucune valeur pour moi, mais elle le porte depuis des mois et il a pris une valeur. J'espère que parfois quand elle le regarde, qu'elle le touche avec frénésie, elle pense à moi et aux moment qu'on a partagé quand elle n'avait pas encore peur.

"Si je devais me réincarner, je ne serai qu'un brin d'herbe comme les autres."

J'ai mal pour toi.

"J'emmerde le bon Dieu, moi."

Mercredi 1er mai 2013 à 0:16

Le 01/05/2013 à 00h13

C'est idiot. Faire des plans pour l'avenir, affirmer que l'on fera ou que l'on ne fera pas une chose, assurer que notre caractère est immuable, que notre conviction est infinie. C'est stupide parce que c'est faux. Nos perspectives d'avenir se modifient, l'on change, nos croyances évoluent.
Par contre, on doit espérer.
 
On reprend.

Dimanche 5 février 2012 à 1:52

 2012/02/05 @ 01:44:51
 
Ce monde est cynique, dégoûtant de guturaux gargouillements maniganciers. Tous rient jaune derrière leurs dents blanches. Aujourd'hui, on nait mal. On est mal.
 
La place du gagnant devient celle du perdant. Seuls les solitaires semblent solaires. On est tout sauf nous. Nous ne sommes qu'un indéfini général qui pend d'un rien du tout de réel.
 
Pourtant le ciel reste bleu, la nature baigne dans l'eau verte. Les ondes traversent le monde sans perturber l'amour. Les familles se créent encore et ronronnent dans leur mal-être.
 
Le rire est là, le rire est las. Le rire nécessaire s'applique. On doit se cacher de la laideur des inquiétudes. Pourtant vit-on.

Jeudi 8 décembre 2011 à 23:30

 Le 08/12/2011, à 23h29

J'aimerais écrire un livre, mais comme tout ce que je voudrais faire, cette envie m'échappe alors que j'y songe intensément. Cette page blanche m'arrache la rétine, dans l'écran qui me fait face.

Lorsque je me pose la question « Pourquoi écrire ? », l'amour des mots s'impose à moi. Que ce soit un crayon dans la main ou un clavier sous les doigts : je suis comme un enfant devant une étoile filante, les lettres se lient et les mots se mélangent. Pourtant, mon égocentrisme doit s'exprimer par là, je voudrais égoïstement être lu, et généreusement offrir à quelque lecteur que ce soit le plaisir de quelques phrases.

Je pressens que l'écriture est un travail immense, et pourtant je ne peux me débarrasser de l'idée qu'elle doit filer sous l'inspiration soudaine d'un esprit en ébullition. Tous ces écrivains admirables auraient donc écrit leurs chefs d'œuvres en la tranquillité de leur chanceux esprits ? Sans qu'aucun travail ne soit fourni ? Je sais que tout cela est impossible, l'écrivain doit être en constant questionnement sur ce qu'il écrit, sur ce qu'il va écrire. C'est un travail comme les autres, après tout, il serait paradoxal qu'il ne nécessite aucun effort.

C'est trop bête, je voudrais écrire un roman, mais rien qu'à l'idée de devoir choisir un prénom à un personnage me bloque. Je vois de nombreux possibles, et tout à coup un éboulement me barre le passage. Le pire dans tout cela, c'est que je suis persuadé que la résolution de ce premier problème ne m'avancerai à rien, car un second se présenterai alors.

Le fait est que l'écriture est une succession d'effort laborieux, qui peut-être ne paieront jamais. Un jour, je m'y mettrai. Je suis persuadé que je peux le faire, je dois en avoir les capacités.

En attendant...

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast